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L'historique (3)

C’est Jehan Roy, conseiller au roi, maître ordinaire en sa chambre des comptes de Bourgogne, qui lui succède. Ses héritiers vendant la terre à Messire Simon Chevalier, Baron de Montyon, conseiller du roi et son lieutenant général en La Varenne du Louvre, par contrat du 18 septembre 1642. C’est le 3 juin 1643 que l’Archevêque de Paris reçoit l’acte de foi et hommage de son nouveau vassal. Le Château devait avoir déjà un certain attrait et une importance certaine pour satisfaire une noblesse d’un rang élevé en dignité et en fortune.
Par contrat du 3 janvier 1658, sous le règne de Louis XIV, le Grand, Messire Simon le Fèvre d’Ormesson, seigneur d’Estrelles, acquiert le fief des Agneaux du Sieur Chevalier, Baron de Montyon. Sa Fille épousa H. de Feydeau et lui succéda.
Madame de Feydeau faisait des chansons ; peut-être en retrouverait-on quelques unes dans ses œuvres chantant les agréments et les plaisirs des lieux.
Ses talents poétiques sont connus par quelques vers qui lui sont décochés par son cousin, le chansonnier Philibert de Coulanges, le cousin préféré de Madame de Sévigné.
La fille de votre père
Peut bien faire des chansons
Puisque le fils de ma mère
En fait de tant de façons.
Ce talent extraordinaire
Viendrait-il des d’Ormesson ?

L’auteur était en effet le fils de Jeanne d’Ormesson ; ils étaient donc cousins.

La famille Feydeau conserva le château pendant deux générations. Le 8 mai 1757, les héritiers du dernier survivant, c’est-à-dire Messire Charles François Feydeau, chevalier baron de Bourbonnais, Trancot, Charmoy, Charmesseau, seigneur des Agneaux, officier du régiment des gardes françaises, et Messire Charles le Fèvre, chevalier, seigneur du Quesnoy, Saint-Sauveur et autres lieux, tenant ses droits de sa Femme Jeanne Feydeau, vendirent la terre des Agneaux à Tobert-Marie Pierre Gréban de Suzy, écuyer, capitaine de cavalerie, gendarme de la garde ordinaire du Roi Louis XV, demeurant à Paris rue Geoffroy Lasnier, à l’hôtel de la clef d’argent.

C’est ce dernier, en effet, qui rend foi et hommage à l’archevêque, Mgr Christophe de Beaumont, pour la terre des Agneaux « mouvante de lui en plein fief à cause du doyenné de Saint-Maur-des-Fossés annexé au dit archevêché ».
La déclaration que celui-ci en fit et qui est relevé au Cueilloir ou Livre de recettes des droits dus à la seigneurie d’Ozoir-la-Ferrière en 1776 sous Louis XVI, donne avec précision la composition du fief des Agneaux et la consistance des bâtiments du château :
1° Le château, maison noble et principal manoir des Agneaux entourés de murs, de grands fossés pleins d’eau vive avec deux ponts-levis, consistant en un grand pavillon à l’entrée, couvert d’ardoise, girouettes dessus, quatre autres pavillons aux quatre coins de l’enceinte dont deux couverts d’ardoises et deux couverts de tuiles, servant de tours flanquées, canonnières, créneaux et guérites, ensemble un ancien corps de logis où il y a plusieurs chambres, cuisine, salle, boulangerie, greniers, étables, granges, colombier à pied, écuries, vacherie, bergerie, poulaillers, toits à porcs et autres bâtiments joignant le château.
2° Par derrière, en face et sur les côtés du château, est un parterre, le parc, jardin potager aussi bordés de fossés, au bout du parterre est un pont de pierre précédé d’une avenue d’ormes à quatre rangs qui aboutit sur le grand chemin de Paris à Tournan et fermé d’une barrière sur ledit chemin, le parc planté en bois et en charmilles servant de décoration et promenade dans lequel un canal contenant le tout ensemble 21 arpents 13 perches ½.
3° L’entrée et avant-cour du château en partie compris le chemin de souffrance allant à Monthéty jusqu’au coin du parc seulement et celui allant à Lésigny jusqu’aux fossés qui séparent la terre des Agneaux de celle de la Bourbonderie.
La ferme de la Bourbonderie appartenant alors à l’abbaye d’Hiverneau ; elle existe encore et constitue une très belle exploitation agricole où sont mis au vert et même hébergés toute l’année de bons étalons et chevaux de manège.